de Sonia Campa
"Les chats sont tous différents et il n'y en a pas deux qui se ressemblent !".
Voilà une phrase que l’on entend fréquemment chez tous ceux qui aiment les chats et qui a, en effet, un fond de vérité : les chats, en partie à cause de leur plasticité comportementale, présentent une variabilité de caractère aussi riche qu’une palette de couleurs.
Cette même phrase pourrait cependant nous faire penser, de façon erronée, qu'il est difficile de prévoir leurs comportements, qu'il est impossible de vraiment les comprendre et que rien ne permet d’établir à l’avance ce qui sera source de bien-être ou de malaise chez eux. À quoi bon se soucier de tout cela vu qu’ils sont tous différents !
Mais si tel était le cas, alors aucune étude comportementale n’aurait été menée dans le but de résoudre les altérations du comportements du chat ou de combattre le stress et les malaises relationnels que ce dernier peut ressentir. C’est donc le chaos qui règnerait entre nous et notre chat si la science ne nous était pas venue en aide afin de nous donner des indications générales sur ce qu’il est utile de faire et au contraire, ce qu’il vaut mieux éviter de faire. Le tout dans le seul but de jeter les bases d’une relation saine entre nous et notre chat.
Cet article est consacré aux caractéristiques de base qu'un environnement physique doit garantir pour qu’un chat puisse y vivre. Suite à cela, je consacrerai un autre article qui approfondira le contexte relationnel lié à l’environnement, car si les lieux dans lesquels vit notre chat sont fondamentaux pour lui permettre de s'exprimer et de bien se sentir, il ne faut en rien négliger le monde social qui contribue à déterminer sa qualité de vie et dans lequel il est immergé.
Le chat a besoin que les lieux qu’ils vont occuper soient riches en espaces où il va pouvoir se cacher. N’hésitons donc pas à mettre à sa disposition des boîtes en carton ou en bois, des paniers en osier, des fauteuils en mousse, des tunnels en tissu, des recoins au fond d’une armoire, derrière les rideaux ou près du radiateur : notre chat profitera de tous ces endroits pour s'isoler, pour jouer, pour se cacher ou pour se reposer.
Nos maisons sont globalement aménagées en deux dimensions (longueur et largeur) et de fait excluent le principe de verticalité, à savoir l’aménagement lié à la hauteur, si ce n’est pour accrocher des tableaux, ranger des livres sur des étagères ou encore adosser de gros meubles comme les bibliothèques et les armoires. Ces espaces que nous considérons comme globalement inutiles sont au contraire des endroits privilégiés par les chats qui leur permettent d’observer, de se reposer ou de se réfugier et qui enrichissent considérablement leur environnement.
Les chats aiment dormir à différents endroits au cours de la journée et, comme nous venons de le dire, à différentes hauteurs, car chaque endroit leur procure un niveau de confort et de sécurité différent. Il est essentiel de veiller à ce que ces endroits puissent être utilisés dans toutes les pièces de la maison. Il n'est pas nécessaire de dépenser une fortune en coussins ou en couchettes : une boîte en carton, un vieux tiroir ou une valise abîmée enrichie d'une housse, outre le libre accès aux fauteuils, aux canapés et aux lits seront autant d'outils à coût zéro qui leur permettront de multiplier les occasions de repos.
À moins que nous n'acceptions qu’il grimpe aux rideaux, il est vivement conseillé de mettre à disposition de notre chat un griffoir vertical qui lui permettra de satisfaire son envie irrésistible de grimper. Ne soyons pas économe car cette structure en vaut la peine si elle est haute, stable et solide. Si le prix nous rebute, nous pouvons toujours en construire un nous-même (c'est simple et il existe de nombreux tutoriels en ligne) ; sinon, nous pourrons utiliser en substitution un système de passerelles aériennes auxquelles notre chat pourra accéder grâce à un poteau fixé au mur et entouré d’une corde.
Cependant, de nombreux chats aiment aussi gratter le carton : les griffoirs et les tapis fabriqués dans ce matériau sont généralement moins chers et constituent un excellent complément au griffoir vertical.
La chatière est un excellent moyen de rendre les chats indépendants lorsqu'ils sortent. Le seul inconvénient est le risque qu'il permette à d’autres chats d'entrer dans la maison. Cependant, il existe depuis quelques années des modèles équipés d'un lecteur de micro-puces qui ne s'ouvrent que si un chat reconnu se présente devant la bascule. Il n'y a pratiquement plus d'excuse pour ne pas en avoir, mais chacun de nous est libre de continuer à opter pour une ouverture/fermeture manuelle des portes.
Les chats adorent se relaxer au soleil et cela leur fait un bien fou car le soleil agit non seulement comme déstressant, mais aussi permet la synthèse d’une vitamine très importante, la vitamine D. Il est donc vivement conseillé d’aménager de petits espaces où notre chat pourra se dorloter au soleil et cela surtout s’il n'a pas accès au monde extérieur.
Les bols d'eau et de nourriture doivent toujours être présents et bien espacés. Des études ont démontré que les chats boivent plus souvent s'ils peuvent atteindre une source d'eau éloignée de la nourriture ; l'idéal serait donc de les placer dans des pièces différentes. Sachez également qu’il existe désormais des distributeurs avec un système de recirculation qui simulent l'eau courante.
Les bacs à litière doivent être bien éloignés des bols et des points d’eau. Il vaut mieux opter pour des sables à grain fin, de préférence d'origine végétale, et renoncer à la tentation de les parfumer avec des essences ou des odeurs supplémentaires qui pourraient irriter l'odorat sensible des chats. Le substrat doit être nettoyé quotidiennement et entièrement renouvelé dès qu'il perd son pouvoir de compactage (ou d'absorption, selon le type) : les chats détestent utiliser des toilettes sales et il serait difficile de les blâmer pour cela.
Si nous disposons d’un jardin, alors nous pouvons également l’aménager afin qu’il fournisse à notre chat des ressources supplémentaires pour se reposer, grimper, se cacher, prendre des bains de soleil et autres activités. Notre chat n’aura aucun mal à considérer un tel jardin comme une autre pièce de la maison où il y fait bon vivre.
Ne cédons en rien à la parcimonie : toutes les zones dont nous avons parlé précédemment (lieux de repos, cachettes, possibilités de grimper, lieux de nourriture, points d'eau, litière, zones ensoleillées, passages vers l'extérieur) seront d'autant plus fonctionnelles qu'elles seront nombreuses. Multiplions donc ces zones autant que nous le pouvons et aussi en fonction du nombre de chats que nous avons.
Une maison dans laquelle vit un chat doit simplement être pensée en tenant compte de sa présence. On parle beaucoup de "chatisation" de l'environnement (suite à l’utilisation du mot ‘catification’ en anglais), mais à mon avis, sans entrer dans des excès liés à la linguistique, il suffirait simplement de rendre notre maison accueillante pour nos chats qui ont une perspective sur le monde un peu différente de la nôtre.